05/11/2013

Miaw 11 - Course poursuite

11
Course poursuite


Incroyable. Ce ne peut être vrai. Elle avait pourtant été claire, la dernière fois. Ces humains ne comprennent rien à rien. Cette fois, hors de question qu'elle y aille. Elle l'a vue, ils l'ont sortie du placard où elle était rangée ; alors Minette est partie du salon. Ils ne l'attraperont pas ! Elle se réfugie sous un lit, dans une sorte de tiroir qu'il y a là. Coralie l'appelle. Pas question de répondre ; elle a vu la boite.
Coralie cherche partout, minaudant son nom. Minette l'entend parfois de loin, parfois de près. Elle va chercher longtemps ; elle ne répondra pas.

Minette entend le bruit des cailloux mous, qu'on secoue. Elle relève la tête, se lèche les babines. Est-ce que c'est l'heure de manger ? Elle hésite. Mais elle n'a pas faim ; ça attendra. Elle repose la tête sur ses pattes.

Coralie entre dans la chambre, ouvre l'armoire, puis l'appelle. Pas question qu'elle réponde. Pas un bruit. Coralie regarde sous le lit. Minette se colle au sol ; pas un poil ne dépasse du tiroir.

- Ailéla ! crie Coralie.

Mince, repérée. Pourquoi ? Sa queue ! Elle dépassait. Zut.
Coralie bouge le tiroir, en l'appelant. Minette gronde : hors de question d'aller dans la boite. Le tiroir commence à quitter la sécurité du lit. Zut.

- Allaivyen Minette, dit son humaine.
- Miaaaw ! répond-t-elle, catégorique.

Elle quitte le tiroir, avant qu'il ne soit trop tard. Ça y est, son ancien abri est parti. Elle se met au centre du lit. Coralie soupire, s'allonge au sol et tend les bras. Minette lui tape les doigts en grondant.

- Alonbon... 
- Tuveudeléde ? dit Man.

Coralie ne répond pas à la vieille humaine, et part. Très bien. Elle a peut-être compris. Minette se roule en boule. Bonne idée, d'être ici, se félicite-t-elle.

Mais son humaine revient. Elle a pris un de ces bâtons avec des poils au bout. Minette n'aime pas ces bâtons. Elle ne sait plus pourquoi mais elle déteste ça. Elle gronde, tape, souffle, griffe le bâton, mais celui-ci ne ressent rien. Elle est poussée hors du lit, coincée en haut et sur le côté... Non ! Hors de question ! Alors elle court, ventre à terre. Elle contourne Coralie, passe entre les jambes de Man, sort par la porte à peine ouverte puis court dans le couloir. Raymond est là et tend les bras vers elle. Zut ; les trois humains sont dans le coup... Elle dérape sur le parquet, retourne en arrière, retombe sur Coralie et Man. Le couloir est bloqué. Elle est cernée. Zut !

Deux humains d'un côté, un seul de l'autre... le choix est facile. Elle court vers Raymond, elle fait mine de passer tout droit, alors le vieil humain serre les jambes, mais Minette saute sur le mur, y trotte le temps de quatre appuis puis retombe derrière Raymond, court, saute la barrière, descend le trou, arrive en bas, vite, une idée, vite, vite... Elle va sous le meuble à lumière. C'est ce qu'il y a de plus profond, après le lit de Man et Raymond.

Les humains ne tardent pas. Cette fois, ils ferment la porte du salon. Zut, plus d'issue. Coralie l'a déjà repérée ; zut, pas de répit.
Encore le bâton. Mais Minette est moins serrée, ici, pas comme sous le lit ; elle peut sauter, un peu. Elle arrive à esquiver, une fois, deux fois. Elle est touchée à la troisième, frappée à une patte. Ça fait mal ; elle le signale.

- Mésépavré ! s'écrie Coralie.

Son humaine se relève. Elle abandonne. Minette a gagné. C'est sûr. Les trois humains sont autour du meuble. Ils parlent ; de trucs d'humains.

Puis ils s'agitent. Qu'est-ce qu'ils font ? Minette risque un œil. Coralie et Raymond portent quelque chose. La boite à lumières. Ils la posent sur le canapé. Mais pourquoi ? Ce n'est pas logique ; ce n'est pas sa place...

Ils reviennent. Minette n'aime pas ça. Le meuble..., il bouge. Il se lève ! Il se déplace... Elle voit Coralie, qui passe sous le meuble... C'est de la triche !

Minette court, Coralie lui attrape une patte arrière, Minette glisse, se retourne et frappe la main de Coralie, qui la relâche. Minette s'enfuit, mais la porte est fermée.

- Minette ! crie Coralie.

Les vieux humains reposent le meuble. Minette envisage d'y retourner, mais ils mettent des coussins pour boucher le trou. Minette gronde ; elle ne voit pas où aller, et maintenant, les humains s'approchent. Elle se plaint : elle veut juste ne pas aller dans la cage, ce n'est pas si compliqué !

Ils sont de plus en plus près, tous les trois, et tendent les bras ; il faut qu'elle fasse quelque chose. Alors elle court ; d'abord, passer l'obstacle, ensuite on verra. Mais Coralie plonge au sol et l'attrape au ventre, de ses deux grandes mains d'humain !

- MIIIIIAAAWWWW ! se plaint-elle.

Elle se débat, pousse avec les pattes sur le ventre de son humaine, griffe, mais impossible de partir. La boîte est là, et déjà Coralie l'y jette, puis referme la grille.
Elle se plaint, mais rien n'y fait.

Encore enfermée... Encore les centaines d'humains ; les bruits et les odeurs... Encore la peur...

Et puis... de longs moments plus tard... l'appartement de Coralie.

- Miaw ? fait Minette en sortant de sa cage.

Chez moi, reconnaît-elle aussitôt. Chez moi.

Chez. Moi.

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